Le Blueprint Drawings 4 de Keith Haring est une composition serrée de douze panneaux divers, encadrés par deux dessins latéraux non identiques. Des thèmes tels que l'autorité et le contrôle (exprimés à travers l'image signature du chien de Haring), la violence et les constructions socio-culturelles traversent cette oeuvre.
Dans la plupart des panneaux, des figures sans visage apparaissent, "accompagnées" de la présence menaçante du virus HIV représenté par des points. Leur anonymat est délibéré ; leur perturbation dans la connectivité est suggérée (comme le symbolise le téléphone ouvert et déconnecté). Dépouillées d'individualité, ces figures deviennent des représentations de l'oppression systématique, tout comme les victimes que Haring cherchait à défendre. Au centre ? Un vide - un espace blanc inquiétant qui en dit long. Il pourrait symboliser le vide, la perte ou une force invisible orchestrant le chaos autour d'elle.
Les dualités au sein de l'oeuvre sont frappantes et visuellement très nettes. À droite du dessin, le spectateur remarque des individus qui semblent adultes, mais qui sont réduits à des figures rampantes. Ils se mêlent aux animaux dans un chemin désespéré et linéaire de lutte pour la survie, mais dans leur combat, ils sont ombragés ou quelque peu bloqués par une force extérieure. De l'autre côté, ces figures sont écrasées sous un poids invisible - anéanties, effacées et sans espoir, tandis qu'elles rampent apparemment vers le bas. Le fait de ramper ici est plus qu'un simple mouvement ; il représente la dégradation, l'épuisement et une soumission forcée à un système impitoyable. Cela suscite en même temps un besoin profondément enraciné de lutter contre les forces ou les institutions qui minent la dignité humaine - un besoin que Haring lui-même a pu expérimenter de première main après son diagnostic du VIH.

• Poser une question
• Acheter